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5 idées majeures, 5 engagements pour faire de l'éducation globale une priorité ! Les réponses des candidats
Dans le dernier numéro du FIL, nous évoquions le texte intitulé "5 idées majeures, 5 engagements pour faire de l'éducation globale une priorité !" adressé aux candidats à l'élection présidentielle par la Fédération nationale des Francas.
Vous le retrouvez ci-dessous ainsi qu'en commentaires les réponses reçues à ce jour.

1. Pour une société qui considère l’Éducation comme moteur de développement et de progrès humain

Parce que l’éducation contribue à l’appropriation et à l’affirmation des valeurs de la République, dont la laïcité est l’une des dimensions essentielles.
Parce que l’éducation est forcément globale et continue, elle ne peut être réfléchie de manière fragmentée.
Parce que toute action éducative porte en elle une double finalité : le développement de la personne dans sa singularité et le développement et le progrès de la société.

Les politiques nationales et locales en matière d’éducation doivent donc traduire l’ambition de la nation face à cet enjeu. Etat et collectivités territoriales, à leur niveau de compétences respectif, doivent créer les conditions et consacrer les moyens nécessaires à la réalisation de cette ambition nationale.


2. Affirmer l’importance du temps libre dans l’éducation, accroître sa reconnaissance

Depuis 15 ans, l’action éducative dans le temps libre en direction des enfants et des adolescents s’est largement développée. Ce développement prend des formes diverses et procède le plus souvent de la volonté des collectivités locales. En délimitant le cadre d’organisation des « activités accueillant des mineurs en dehors de leur domicile», l’Etat a accru la nécessité d’une action publique en la matière.

Malgré cela, le temps libre des enfants et des adolescents demeure un temps où les inégalités s’aggravent fortement. Il nous faut donc convaincre que chaque enfant, chaque adolescent doit avoir accès à un temps libre de qualité.
L’Etat, aux côtés des collectivités territoriales, doit jouer un rôle plus grand pour combattre le développement de ces inégalités.



3. Une base pour l’action éducative dans le temps libre : le Centre de Loisirs !

L’accueil éducatif sur un territoire local doit résulter de la co-construction par tous ceux qui, sur ce territoire de vie, sont concernés par l’Education. Seule l’action des pouvoirs publics permet, à ce titre, de garantir :
· L’accès pour tous, sans discrimination de quelque nature que se soit.
· La diversité et la qualité des propositions (dont la diversité des pratiques culturelles).
· L’implication des individus : pour qu’au-delà d’être usagers, ils soient acteurs.

L’État doit demeurer acteur – avec les prérogatives et instruments qui sont les siens – de la construction d’une société plus éducatrice. Il doit affirmer sa mission de régulation sur l’ensemble du territoire national.
A ce titre, il doit inciter fortement chaque collectivité locale à créer les conditions de mise en œuvre sur son territoire, d’un projet global d’accueil éducatif dans le temps libre, dont l’un des éléments de base est a minima le Centre de loisirs, au sens où la loi l’institue.



4. Un service public local d’éducation pour tous !

Sous l’impulsion de dispositifs portés par l’Etat et largement soutenus par la CNAF, les collectivités territoriales ont, au cours des deux dernières décennies, développé des structures d’accueil et des projets d’activités destinés aux enfants et aux adolescents à l’occasion de leur temps libre.
Malgré cela, de nombreuses parties du territoire sont encore dépourvues d’une offre de qualité accessible à tous les enfants.

Pour éviter ces inégalités territoriales, il est nécessaire qu’une politique volontariste de l’Etat soit promue afin de soutenir l’émergence d’un véritable service public local d’éducation, où le rôle et les responsabilités de chaque acteur soient identifiés (Etat, collectivités territoriales, associations, organismes sociaux).
En lien avec le temps scolaire, ce service doit être ouvert à tous les enfants, quel que soit leur lieu de résidence, leur origine sociale, et créer ainsi les conditions de réussite pour chacun.



5. Encourager l’engagement au service d’une société éducatrice !

Parce que chaque enfant apprend, construit ses repères et se structure à partir de son environnement, parce qu’il est l’avenir de l’ensemble de notre société, l’Education est, de fait l’affaire de tous. Elle ne se restreint ni à la sphère scolaire, ni à la sphère familiale ni, bien sûr, à la sphère du temps libre. Elle ne peut évidemment pas relever uniquement de la seule responsabilité des professionnels de l’éducation, qu’ils soient enseignants, éducateurs, animateurs…. Elle est de la responsabilité de tous les citoyens.

Les pouvoirs publics, et en premier lieu l’Etat, doivent encourager et soutenir toute initiative, toute volonté d’engagement dans ce domaine et travailler à leur reconnaissance.


Ecrit par Francas93, le Vendredi 20 Avril 2007, 16:57 dans la rubrique "Forum".


Commentaires :

  Francas93
Francas93
20-04-07
à 17:04

La réponse de Marie-George Buffet

Monsieur le Délégué général,

Je vous remercie d’avoir bien voulu m’adresser, en tant que candidate à l’élection présidentielle, le questionnaire de votre association.

Voici mes réponses :

Question 1)
Vous le savez les lois dites de décentralisation ont durablement ébranlé l’édifice politico-administratif de la France. Les collectivités locales sont dans un dilemme soit, elles augmentent la charge fiscale des habitants afin de réaliser le programme sur lequel elles ont été élues, soit elles se contentent de faire ce que l’Etat leur a confié.
Je trouve cette situation porteuse d’injustice territoriale. Cela vaut pour l’éducation comme pour tant d’autres sujets. Mais en matière d’éducation la situation est encore plus pernicieuse. Les collectivités locales assistent à la « vente par lot » de l’Education nationale. Après les personnels TOS, désormais, certains même à gauche, revendiquent la prise en charge de la médecine scolaire et des assistants sociaux scolaires. Ce serait une erreur. Car les collectivités ne pourraient plus se consacrer à leurs missions l’éducation hors l’école.
Si l’Education nationale n’a plus pour obligation que le salaire des enseignants cela accentuerait la disparité entre les territoires. Il convient donc de travailler à une complémentarité entre l’Education nationale, les collectivités locales et le secteur éducatif. Si l’un des piliers est plus faible le système est déséquilibré. Ce n’est pas au maire de « piloter » la totalité de ces dispositifs mais c’est un partenariat renforcé entre ces trois acteurs. En revanche le socle de l’égalité doit être assuré par l’Etat en matière de gratuité scolaire dans laquelle je mets aussi la restauration et le soutien scolaire.

Question 2)
Les inégalités fiscales ont accentué les inégalités territoriales. Et l’on ne peut plus avoir comme objectif de répondre aux seules collectivités volontaires. Il s’agit bien de réduire cette fracture territoriale entre ceux qui font parce qu’ils peuvent faire et ceux qui ne peuvent pas. Seul l’Etat peut avec des moyens péréqués corriger ces inégalités en renforçant son aide dans les territoires défavorisé qui sont souvent ceux qui en ont le plus besoin. Je crois donc possible en renforçant les moyens d’action des directions des services déconcentrés  de l’Etat à une correction de ces inégalités. C’est le fonds de lutte contre les inégalités à l’école que je souhaite créer. C’est le retour d’une politique forte d’aide à l’investissement et au fonctionnement des associations, portée par un Ministère du temps Libre. C’est avant tout et d’abord une réforme de la fiscalité qui s’attaque aux profits financiers et à la spéculation. Il faut que ce tabou tombe. C’est une mesure juste et qui surtout permettrait de grandes politiques d’investissement public si nécessaire.

Question 3)
Le centre de loisirs comme le centre de vacances est d’abord un lieu de plaisir et aussi d’éducation de l’enfant. Il est nécessaire de lui donner les moyens d’occuper cette place d’une autre éducation ou d’une éducation pratiquée autrement. Que ces centres soient municipaux ou associatifs il y a la nécessité de plus et mieux les équiper et il doit y avoir, je le disais le retour de l’aide à l’investissement de la part de l’Etat. Je pense aussi qu’il faut faire un effort considérable dans la formation initiale mais surtout continue des animateurs et garantir la mixité des recrutements entre professionnels permanents et occasionnels. Il faut aussi être inventif sur la participation des enfants mais aussi des parents au fonctionnement des centres. Le niveau d’exigence monte et c’est une bonne chose encore faut-il donner les moyens humains et matériels à ceux qui les gèrent. Je pense aussi qu’il faut sortir les loisirs des enfants et des jeunes du secteur soumis à la concurrence avec le secteur lucratif. Le projet et le contenu de celui ci doit toujours primer sur le prix de la « prestation ». Encore faut-il que la collectivité organisatrice puisse avoir les moyens de ces choix.

Question 4)
Ce n’est pas la volonté politique qui manque mais bien souvent les moyens et la baisse des aides de la CNAF dans les contrats uniques enfance jeunesse n’est pas très rassurante. Les orientations de la CNAF ont été fixées par le gouvernement et on peut dire dans ce domaine comme dans celui de la sécurité sociale, le paritarisme et le rôle des conseils d’administrations des organismes paritaires sont défaillants. Dans le même temps, je suis en faveur d’une harmonisation des politiques des CAF dans un dialogue constructif avec les collectivités locales et les associations. C’est avec tous les partenaires à égalité de droits et de moyens que l’on pourra construire de véritables services publics locaux d’éducation. Ceux ci doivent pouvoir être portés par les collectivités en direct ou par les associations via des DSP mais dans un travail préalable de co-élaboration du projet et surtout pas par un appel de mise en concurrence. L’Etat, je le disais doit pouvoir moduler son aide selon la réalité des territoires à partir d’un socle de base sinon « il pluevra toujours où c’est mouillé ». Comme le résume si bien une expression populaire.

Question 5)
Nous avons dans notre pays des millions de femmes et d’hommes qui consacrent du temps aux autres et en particulier dans le secteur éducatif. Ils le font sur la base du bénévolat et ceci doit pouvoir rester ainsi. Il n’empêche que ce temps doit pouvoir être valorisé d’une manière ou d’une autre. Soit, je le disais en ouvrant plus les possibilités de VAE, soit en trimestre de retraite. Ce temps d’utilité sociale est encore conçu comme du temps volé. Il doit pouvoir être reconnu dans les cursus universitaires ou professionnels. Je pense par exemple au crédit temps proposé dans certaines entreprises ; Ces expériences doivent être élargies à l’ensemble du monde du travail à une condition essentielle. C’est au salarié de choisir là où il s’investit, pas à l’entreprise.

Vous en souhaitant bonne réception,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Délégué général, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Marie-George Buffet

  Francas93
Francas93
20-04-07
à 17:05

La réponse de Ségolène Royal

Monsieur le Délégué général,

J’ai bien reçu votre courrier et votre questionnaire et je vous en remercie.

Comme vous le savez sans doute, j’ai placé l’éducation au cœur du Pacte présidentiel que je propose aux Français. J’ai à cœur de remettre l’éducation au cœur de tout, sur tout le territoire, et de donner à chaque enfant le droit à la culture et à une ambition scolaire ainsi qu’à la récompense et l’effort.

Le modèle de société que je veux promouvoir implique que l’éducation puisse préparer tous les jeunes à la pratique d’une citoyenneté pleine et entière, les faire accéder à l’exercice libre de la raison et leur donner une qualification permettant de trouver un emploi. Cette priorité signifie que la société dans son ensemble doit se mobiliser pour son Ecole, de même que l’éducation de tous doit être l’affaire de tous.

Malgré les efforts des personnels, nos écoles et nos établissements rencontrent toutefois de plus en plus de difficultés à assurer leurs missions au sein d’une société marquée par la montée des inégalités, des incivilités et de la violence, marquée également par la destructuration des familles. La politique conduite depuis cinq ans a opéré des coupes claires dans les budgets et les emplois alors que 150 000 élèves sortent chaque année du système éducatif sans qualification reconnue.

Avec la suppresion des emplois jeunes par la droite, on a pu constater les dégâts que peut causer une conception éducative « a minima », qui ne prend pas en compte les beoins d’encadrement, d’écoute et d’accompagnement des jeunes.

Je ne peux accepter cette situation. Mon objectif est de promouvoir la réussite de tous et cet objectif n’a de sens que si l’on donne les moyens à l’Ecole d’assurer ses missions. Je m’engage donc à rétablir les moyens supprimés pour que notre école puisse donner la meilleure formation possible à tous les élèves.

Mais je sais que la mission éducative ne s’arrête pas aux portes des classes, et c’est pour cela que tous les acteurs éducatifs doivent agir de concert. L’Etat, les collectivités locales, les familles, les associations d’éducation populaire, doivent mieux collaborer dans le cadre périscolaire qui doit être considéré comme un lieu et un temps éducatif en soi.

L’épanouissement et la réussite scolaire passent aussi par l’accès à la culture et aux loisirs, qui sont d’autres modes de valorisation de soi pour les enfants. Articulé avec les temps de la transmission et de l’appropriation des savoirs, je considère qu’il existe un temps éducatif qui joue un rôle fondamental dans l’apprentissage d’une citoyenneté active et responsable. Il s’agit de promouvoir une éducation partagée, les responsabilités de chacun étant définies dans le respect des valeurs et des missions de l’Ecole, dans l’ouverture et le partenariat.

Le soutien des associations participant à l’action éducative est un fondement de la vie démocratique. Par conséquent, il est essentiel de les aider concrètement. Les subventions de fonctionnement doivent permettre de leur assurer les moyens de fonctionner structurellement et durablement.

C’est à ces conditions que les structures accueillant les enfants en dehors du temps scolaire et oeuvrnt pour l’action éducative pourront être développées sur l’ensemble du territoire. J’accorde une grande attention aux centres de loisirs, et plus généralement à l’animation socioculturelle qui occupe principalement le temps des loisirs, entre le temps scolaire et le temps familial. Je souhaite leur développement pour que tous les enfants, quel que soit leur lieu de vie, puissent bénéficier de telles structures d’accueil.

En espérant avoir globalement répondu à vos interrogations, je vous prie de croire, Monsieur le Délégué général, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Ségolène Royal


  Francas93
Francas93
20-04-07
à 17:06

La réponse de Nicolas Sarkozy

Cher Monsieur,

Vous avez souhaité m’interroger sur mes orientations relatives au système éducatif, et je vous en remercie. C’est avec le plus grand intérêt que j’ai pris connaissance de votre courrier.

Je mesure la contribution très importante que votre Fédération apporte à l’Education nationale tant au niveau national que sur le terrain en s’investissant depuis de nombreuses années aux côtés des enseignants et des familles pour la réussite des élèves et plus particulièrement les plus défavorisés et ceux qui sont en situation de difficulté.

Je souhaite que l’Etat, et de manière générale les collectivités publiques continuent d’accompagner les associations qui interviennent en complémentarité de leurs compétences en faveur des élèves, y compris dans le temps hors scolaire. Il est important de faire vivre ce partenariat, particulièrement là où le besoin d’école est le plus fort. L’aide publique sera confirmée à partir d’objectifs clairs et partagés et dont les résultats seront régulièrement évalués, dans le strict respect de l’indépendance de tout projet associatif.

L’éducation est le premier devoir d’une société à l’égard de ses enfants. C’est une mission essentielle pour l’Etat, ainsi que pour l’ensemble des hommes et des femmes qui apportent leur concours au bon fonctionnement de notre système éducatif.
C’est pourquoi l’éducation nationale consttue un axe prioritaire de mon programme.

Même si elle a de vraies qualités, la situation de notre école n’est plus acceptable. 20% de nos jeunes quittent l’école sans qualification, sans perspective professionnelle et un avenir personnel naturellement plus difficile. Je ne peux m’y résoudre.

Quant au sort fait à nos enseignants, il et inadmissible : leurs rémunérations sont trop basses, les plus jeunes et les moins expérimentés sont envoyés devant les classes les plus difficiles, le respect qui leur est dû n’est pas assuré, ni parfois même leur sécurité.

Il est possible de changer l’école. Il faut d’abord que nos enseignants exercent leur métier dans de bonnes conditions. Ils sont la clé de la réussite de tous les élèves. Je souhaite que leur autorité et leur liberté pédagogique soient respectés, que leur formation initiale et continue soit assurée, et qu’ils aient la possibilité de travailler plus pour gagner plus.

Il faut ensuite que nous nous fixions le seul objectif acceptable : que tous les enfants sortent de l’école avec le bagage nécessaire pour réussir leur vie adulte. Je rendrai opposable le droit de tout enfant handicapé à être scolarisé dans l’école de son quartier. La France trahit ses idéaux d’égalité et de respect de l’autre lorsqu’elle ne permet pas à la moitié des enfants handicapés d’être scolarisés en milieu ordinaire, lorsque ses entreprises ou ses services publics n’emploient pas suffisamment de personnes handicapées, lorsqu’elle n’octroie pas à ces dernières des moyens d’existence suffisants ou lorsqu’elle les exclut du droit à un logement adapté, de l’accès aux loisirs, à la culture et au sport.

Je ferai en sorte que l’école consacre plus de temps au sport et à la culture parce que je les crois essentiels à l’épanouissement des enfants et à la force de la société. L’école d’une grande nation doit faire lire de grands textes.

Enfin, tout en conservant le caractère national des programmes et des diplômes, je veux mettre plus de diversité dans l’école pour que l’intelligence de chaque enfant soit reconnue. Je donnerai plus d’autonomie aux établissement pour leur permettre de développer leur projet pédagogique spécifique et je donnerai aux familles la possibilité de choisir l’école de leurs enfants. Je remplacerai progressivement la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements.

De manière générale, je souhaite que chaque établissement offre les mêmes perspectives de réussite à ses élèves. En effet, l’égalité républicaine, c’est que chaque élève parvienne au terme de la scolarité obligatoire en ayant acquis le même socle de connaissances et en ayant pu bénéficier d’une offre d’enseignement de qualité semblable. Sur ce point, je souhaite que le contenu du socle soit défini au niveau national et qu’on procède à une évaluation régulière de son degré d’acquisition par les élèves. En revanche, je considère que l’autonomie des établissements scolaires et la liberté pédagogique des enseignants doivent conduire à mieux définir les modalités qui conviennent aux besoins de leurs élèves. Et ce n’est pas en sacrifiant les compétences, ni en bradant les diplômes, que l’on peut aider tous les enfants à réussir. C’est en faisant en sorte qu’ils quittent l’école primaire en sachant parfaitement lire,é crire, compter et s’exprimer afin de tirer le meilleur parti des enseignements qu’ils recevront au collège puis au lycée pour poursuivre leur route vers la réussite universitaire ou professionnelle.

Je veux donc que chaque élève puisse trouver dans son école toute l’aide qui lui est nécessaire. Aujourd’hui, seules certaines familles ont les moyens d’offrir à leur enfant le soutien dont il a besoin. Dès le lycée, chaqué lève doit connaître les taux d’emploi à la sortie des différentes filières. Je propose donc qu’il y ait dans chaque établissement des études dirigées par des personnels compétents et que nos enfants puissent rentrer chez eux leurs devoirs faits et leurs leçons apprises. Je veux que chaque élève trouve dans son école les explications et les précisions qui lui manqueraient. Je souhaite que le enfants qui connaissent des difficultés bénéficie d’un vrai soutien individualisé dans leur établissement. Et ce n’est pas parce que notr école se doit d’accueillir tous les enfants qu’elle ne doit pas s’adresser différemment à ceux qui ont des besoins différents. Aussi, je souhaite que l’on puisse individualiser les parcours au collège car je crois que des moyens pédagogiques adaptés à chaque enfant, c’est la condition même de la réussite des élèves.

Je veux créer un véritable service de l’orientation pour que les choix des enfants et des familles soient fondés sur les goûts et les compétences ainsi que sur une bonne connaissance des débouchés. Nous ne pouvons pas nous pemettre, en effet, de gâcher les talents de nos enfants. Nous ne pouvons pas non plus tolérer que l’orientation se fasse par défaut ou par ignorance. De surcroît, je suis persuadé qu’aucune orientation ne doit être définitive : nos enfants doivent pouvoir changer de voie car chacun peut se tromper sur son avnir professionnel. Et là je voudrais dire aux parents qu’il n’y a pas des filières « nobles » et des filières moins nobles. Chacun doit pouvoir trouver sa place, que ce soit dans l’enseignement professionnel, technologique ou général, et il revient à l’Etat d’encourager le développement de passerelles entre ces filières.

Je crois aussi que nous aidons aujourd’hui trop peu les familles qui font de gros sacrifices pour que leur enfants  fassent des études supérieures. Je veux donc rendre les bourses pour les étudiants plus accessibles, simplifier, notamment, les procédures d’attribution et multiplier les bourses au mérite. Il serait aussi plus logique que les bourses soient versées dès le premier jour de la rentrée et que les enfants des classes moyennes puissent en bénéficier.

Concernant l’enseignement professionnel, j’estime qu’il souffre de préjugés défavorables, dus à une méconnaissance des métiers et des débouchés de cette filière, ainsi qu’à une reconnaissance trop faible de la valeur de ces études. Je veux lutter contre cette fausse image : je souhaite que les enfants puissent découvrir régulièrement et aussi tôt que possible la richesse de chaque métier et que les familles disposent d’une information fiable sur les débouchés de toutes les filières. Je veux également que l’excellence ne soit pas réservée à l’enseignement général : je propose donc que l’enseignement professionnel ait ses grandes écoles sous la forme d’universités des métiers. Je souhaite enfin que le choix de l’enseignement professionnel ne soit plus irréversible : je veux donc renforcer le temps consacré à l’étude des disciplines générales dans les filières technologiques et professionnelles, pour que les élèves conservent la possibilité de revenir dans l’enseignement général s’ils le désirent.

Je suis également très attentif à l’insertion professionnelle des jeunes. Il n’est pas tolérable de les laisser s’engager dans des études qui ne débouchent pas sur un emploi. C’est pourquoi je veux que chaque bachelier puisse accéder à l’enseignement supérieur, mais aussi que l’insertion professionnelle des élèves et des étudiants soit un objectif prioritaire pour tous nos établissements d’enseignement supérieur.

Quant aux enseignants, je veux dire clairement que leur formation doit profondément changer. Elle doit être plus en phase avec le terrain. Surtout elle doit permettre aux futurs professeurs de disposer de plusieurs outils qui puissent déboucher sur les meilleures méthodes en fonction de leurs élèves. Ce changement ne pourra se faire qu’avec eux, avec leur concours mais aussi dans la perspective de la garantie de la liberté pédagogique des enseignants. Je veux être le garant du respect et du prestige de la fonction enseignante. Leur rôle est fondamental pour l’avenir de nos enfants.

Comme vous, je souhaite donner des moyens à notre système éducatif pour favoriser l’éccueil et la formationd e tous les élèves, et lutter contre toutes les discriminations. J’ai proposé l’organisation, dès le mois de juin, d’une table-ronde sur la revalorisation des carrières et des salaires des personnels enseignants, et une amélioration de leur formation. Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, y compris lorsqu’ils la délèguent à l’institution scolaire ou à des professionnels. Cela leur donne des devoirs, vis-à-vis de leurs enfants, de l’école, des enseignants, de la société, mais cela leur confère également des droits propres. A cet égard, la loi du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école garantit les droits des parents d’élèves et c’est la première fois que le rôle et la place des parents sont reconnus dans le code de l’éducation. Faire respecter ces droits, c’est d’ailleurs le rôle des associations de parents d’élèves.

Nombre de sujets de préoccupation dans notre système éducatif pourraient être évoqués. Je souhaitais vous présenter les prinicpales orientations en la matière, en réponse à votre inquiétude légitime.

Vous m’interrogez sur la nécessité d’une juste péréquation des ressources financières des collectivités territoriales. Il est essentiel que la part des concours financiers affectée à la péréquation soit augmentée. Si l’Etat ne les utilise pas pour corriger les déséquilibres entre les territoires, personne ne le fera à sa place. C’est pourquoi j’ai souhaité inscrire le principe de péréquation dans notre Constitution et j’ai soutenu la réforme de la dotation de solidarité urbaine. Au cours de la législature, les montants consacrés à la péréquation ont doublé. Nous devons continuer dans cette voie.

En ce qui concerne la situation des quartiers dits difficiles une action déterminée de l’Etat est, à mon sens, nécessaire.

En effet, malgré les fonds publics importants investiss depuis des années dans ces quartiers, beaucoup se sentent abandonnés par la République et bafoués dans leur dignité par les violences qu’ils subissent au quotidien et les conditions de vie qui sont les leurs. Pendant 20 ans, la politique de la ville a fait ce qu’elle a pu. Mais, à quelques exceptions près, comme le plan de rénovation urbaine actuellement engagé, elle n’a guère pu faire davantage que parer au plus pressé.

Ce que nous pouvons faire pour ces quartiers est certainement l’une des questions les plus difficiles qui se présenteront à la prochaine législature. Engager davantage de moyens publics est sans doute nécessaire ; mais cela ne suffira pas. C’est une nouvelle émthode qui s’impose. Nos efforts doivent se concentrer sur les personnes plus que sur les territoires. Il faut donner la priorité à celles et ceux qui sont les plus déterminés à faire des efforts pour réussir. Il doivent être beaucoup mieux aidés par les pouvoirs publics. Tel est l’objectif de la discrimination positive. Vous savez que j’ai proposé la création d’internats d’excellence pour que les élèves méritants le plus défavorisés puissent étudier dans de bonnes conditions. Je veux également repenser l’urbanisme des banlieues et quartiers en partant des besoins de la population et ayant un souci plus prononcé d’esthétisme.

Je reste à l’écoute de vos attentes et de vos interrogations légitimes, je vous prie de croire, Cher Monsieur, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Nicolas Sarkozy
Candidat à l’élection présidentielle