Tous à Bobigny devant le Tribunal de Grande Instance mardi 20 à partir de 13 heures Métro Pablo Picasso !

La mobilisation en faveur de Guy Effeye* s'amplifie, à la mesure de l'acharnement d'une administration qui a voulu l'embarquer de force et l'arracher à ce qui fait sa vie en France : sa compagne et son enfant, sa famille et ses copains du lycée Jacques Feyder à Epinay (93)

L'intervention des lycéens et des profs, la solidarité active exprimée par les passagers du vol vers Douala, la saine réaction d'un commandant de bord ont permis d'empêcher l'irrémédiable : une expulsion vers un pays où le jeune homme n'a plus de lien familiaux. C'est pourtant à Guy que l'on veut faire payer le prix fort en l'inculpant de refus d'embarquement, un délit pour lequel il peut encourir une peine de 6 mois d'emprisonnement et une interdiction du territoire français. Mais que risquent ceux qui n'ont pas hésité à lancer des grenades lacrymogènes dans un local fermé, le hall de l'aérogare, et sur une foule où se trouvaient des personnes âgées et de très jeunes enfants ?

Quand on ne peut pas justifier une politique et assumer la transparence sur les méthodes utilisées pour reconduire toujours davantage de sans papiers à la frontière, on cogne !

Placé en garde à vue depuis lundi 1 heure du matin, Guy est resté toute la journée dans les locaux du commissariat de Roissy où la police judiciaire a instruit son dossier. Il ne devrait être déféré au parquet que dans la matinée de mardi, pour comparaître devant le tribunal de Grande Instance de Bobigny demain mardi 20 septembre à l'audience de 13 heures ou même mercredi 21.

Sans attendre le déroulement de cette procédure, les lycéens et profs de Feyder ont massivement décidé de se remettre en grève dès lundi matin et de se rassembler devant le tribunal de Grande Instance, où ils ont été rejoints par de très nombreux citoyens désireux d'apporter leur soutien à Guy et à travers lui à tous les jeunes sans papiers victimes d'une politique de plus en plus absurdement répressive.

Demain ils seront encore là, rejoints sans nul doute par d'autres lycées du département. Avec eux le Réseau Education Sans Frontières appelle à amplifier encore la mobilisation.

Nous serons présents jusqu' à ce que sa compagne puisse vraiment serrer Guy dans ses bras, qu'il ait pu réintégrer son lycée avec ses profs et camarades, jusqu'à ce qu'on lui ait donné, avec le droit au séjour, la possibilité de mener une vie familiale normale en France, de poursuivre ses études, de pourvoir à l'éducation de son enfant.

Il faudra bien que ce gouvernement prenne acte du fait que de plus en plus la surenchère répressive, qui conduit à faire la chasse aux enfants, à mettre en rétention et expulser des jeunes lycéens arrivés mineurs en France, à multiplier la mise en rétention de familles entières, à condamner à l'errance et à la misère des milliers de déboutés du droit d'asile rencontrera des réactions d'indignation et de solidarité de plus en plus massive dans la population de ce pays.

(Communiqué du Réseau Education Sans Frontières)


* Guy EFFEYE, élève de terminale l'année dernière dans notre lycée, a été arrêté le 17 août dernier, alors qu'il travaillait sur un marché en Moselle. Motif de l'interpellation : "séjour irrégulier sur le territoire national".

Aujourd'hui, après 31 jours de rétention, il est menacé d'une expulsion programmée pour ce soir dimanche 18 septembre. Destination : le Cameroun. Là-bas, après cinq ans passés en France, il n'a plus ni famille ni amis.

Guy a fait des études sérieuses en France, d'abord au collège, puis au lycée. Il souhaite aujourd'hui redoubler sa terminale afin d'obtenir son bac.

On lui refuse le droit d'étudier, tout comme on lui refuse celui de vivre avec la famille qu'il a fondée : il vit avec sa compagne depuis deux ans et ils viennent d'avoir un enfant.

Guy a décidé de refuser d'embarquer sur le vol de ce soir. C'est son droit le plus strict. Vous pouvez l'aider à le faire respecter en refusant d'attacher vos ceintures s'il est présent dans l'avion.