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Haïti : communiqué de DEI-France
HAÏTI : GARDER LA RAISON EN CE MOMENT D’ÉMOTION SUPRÊME La plus grande vigilance s’impose vis à vis du risque d’adoptions illégales et autres trafics d’enfants. Le terrible séisme survenu en Haïti suscite une émotion immense partout dans le monde qui ne doit pas pour autant faire oublier le respect du droit. On pense évidemment aux droits humains les plus élémentaires qui sont largement mis à mal : droit à la survie, aux soins, à l’alimentation, au logement, à la sécurité. La première urgence est bien évidemment de sortir les personnes encore en vie des décombres, de soigner, nourrir, mettre à l’abri les rescapés de cette catastrophe, rétablir les services vitaux et reconstruire des logements. Les Etats venus soutenir ou suppléer les pouvoirs publics haïtiens ainsi que de nombreuses associations humanitaires s’y emploient activement et DEI -France leur rend hommage.
On pense également immédiatement aux enfants, les plus touchés car les plus vulnérables. Des appels ou des propositions d’adoption d’enfants qualifiés d’« orphelins » sont lancés sous le coup de l’émotion, pour arracher ces enfants à l’horreur de la catastrophe. Or il est à craindre - comme lors du Tsunami de décembre 2004 – que des enfants trouvés seuls dans la rue soient recueillis et sortis de leur pays « en vue d’adoption à l’étranger », alors que le plus souvent ils sont seulement momentanément séparés de leurs parents ou de la famille élargie.
DEI-France alerte sur le danger de ces pratiques, menées parfois en toute bonne foi par des associations humanitaires, le plus souvent par des réseaux d’adoption illégale, pire encore pour d’autres formes de trafic d’enfants.
DEI-France appelle tous les acteurs à ne pas se laisser guider par la seule émotion et à privilégier le respect du droit dans l’intérêt supérieur des enfants haïtiens :
Un enfant victime doit être pris en charge sur place et n’être déplacé sous aucun prétexte sans que son identité et sa filiation ne soit établie légalement et sans qu’une autorité judiciaire ne l’ait confié légalement à une organisation d’accueil agréée.
TOUS LES PAYS ayant ratifié la Convention de la Haye doivent refuser que les enfants d'Haïti qui ne sont pas avec leurs parents d'une manière certaine, montent dans leurs avions, sauf si l'enfant est blessé et évacué pour des motifs sanitaires.
DEI-France demande donc :
Malgré le chaos provoqué par le séisme, l’avenir des enfants haïtiens doit être reconstruit, grâce à la solidarité mondiale, prioritairement en Haïti et ce n’est que dans un deuxième temps que des enfants légalement reconnus orphelins ou confiés à l’adoption pourront, si aucun milieu familial de remplacement n’est trouvé sur place, faire l’objet d’une procédure d’adoption transfrontalière. (1) L'article 19 de la Convention de la HAYE du 29 mai 1993 dispose : " Article 19 1. Le déplacement de l'enfant vers l'Etat d'accueil ne peut avoir lieu que si les conditions de l'article 17 ont été remplies. 2. Les Autorités centrales des deux Etats veillent à ce que ce déplacement s'effectue en toute sécurité, dans des conditions appropriées et, si possible, en compagnie des parents adoptifs ou des futurs parents adoptifs. Ecrit par Francas93, le Mardi 2 Février 2010, 10:27 dans la rubrique "Forum".
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