Préconisations du Séminaire international de jeunes de Bordeaux
A l’occasion du XXe anniversaire de la Convention
Internationale des Droits de l’Enfants des Nations Unies (CIDE), un
séminaire international a été organisé par Les Francas et la Fédération
Internationale pour les Echanges d’Enfants et d’Adolescents à Bordeaux du 23 au
26 octobre 2009.
Il a rassemblé des jeunes venant de différents pays d’Europe
et d’Afrique. Les participants venant d’Algérie, Allemagne, Belgique, Bulgarie,
Espagne, France, Hongrie, Pologne, et Suède se sont réunis pour discuter
de la réalité de la mise en œuvre des droits de l’enfant dans leurs pays.
L’objectif était de formuler des préconisations pragmatiques
et applicables adressées aux pouvoirs publiques et aux
associations/organisations non-gouvernementales qui travaillent dans le
domaine de l’enfance.
Le séminaire a duré trois jours pendant lesquels les jeunes
participants ont appris à se connaître, à connaître leurs différentes
organisations et leurs activités.
Afin de comparer et de confronter les situations dans nos
différents pays, nous avons commencé par étudier la CIDE en détail, débattre
sur l’importance de chaque droit individuellement pour arriver à la conclusion
que la CIDE forme un tout indivisible. Ensuite, on a discuté des différents
aspects de la Convention en table ronde avec des experts (un avocat, un acteur
de l’interculturalité, et un représentant d’une association européenne pour
l’enfance.) Des questions précises ont été traitées en petits groupes de
travail. A la suite de ces activités nous avons pu définir les différents
sujets qui requièrent l’attention de nos sociétés. Ces thèmes étaient:
Education et Enseignement, Participation, Evaluation et Application,
Intégration et Protection.
Quatre groupes ont été constitués pour rédiger des
préconisations. Il s’est avéré très difficile et chronophage d’arriver à des
conclusions générales à cause de la disparité des situations et des cultures de
nos sociétés. En dépit de ces difficultés nous sommes arrivés à définir un
ensemble de préconisations sur lequel nous sommes tous d’accord.
Les préconisations que nous allons vous présenter nous ont
demandé beaucoup d’énergie, d’investissement, attention et de temps — ce sont
exactement les éléments dont un enfant a besoin pour s’épanouir.
EDUCATION
POUVOIRS PUBLICS
Les Pouvoirs Publics doivent favoriser et soutenir des
initiatives d’information, d’orientation et de découverte des différents
métiers pour garantir la liberté de choix professionnel de l’enfant.
Les Pouvoirs Publics doivent améliorer la coopération entre
les différents acteurs éducatifs (éducation scolaire, éducation populaire,
éducation familiale…), par le biais d’une démarche globale.
Les Pouvoirs Publics doivent faciliter l’accès des acteurs
de l’éducation populaire au monde de l’enseignement scolaire dans l’optique
d’adapter les méthodes pédagogiques aux mutations de la société.
Les Pouvoirs Publics doivent promouvoir la diffusion des
activités des associations par le biais d’un soutien médiatique et financier,
afin de garantir la connaissance des associations et de leurs actions à tous.
ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES
Les Associations et les Organisations Non-Gouvernementales
doivent développer l’esprit critique et la liberté de penser des enfants en
qualité d’acteurs de leurs projets.
PROTECTION ET INTÉGRATION
POUVOIRS PUBLICS
Les Pouvoirs Publics doivent permettre aux enfants de toutes
origines sociales et culturelles d’accéder aux soins et à l’éducation, sans
exclure les enfants sans papiers et les enfants des rues.
Les Pouvoirs Publics doivent activement s’investir dans
l’information et la prévention pour mettre fin aux craintes et aux idées reçues
passant sous silence toutes les formes d’abus et de maltraitance, et les
besoins des enfants nécessitant une attention particulière. Les Gouvernements
doivent soutenir les campagnes des associations visant à améliorer la prise de
conscience de ces questions.
ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES
Les Associations et les Organisations Non-Gouvernementales
doivent inciter les Etats à développer la prévention et l’information sur
toutes formes de maltraitance afin d’éviter les discriminations et ainsi
favoriser l’intégration.
Les Associations doivent rendre plus visible l’action des
Défenseurs des Enfants auprès de la population.
MISE EN ŒUVRE ET ÉVALUATION
POUVOIRS PUBLICS
Dans le but de partager et échanger des méthodes et des
savoir-faire dans le domaine de l’enfance, les Pouvoirs Publics doivent
encourager les associations et les organisations non-gouvernementales à se
réunir. Cette assemblée d’organisations doit inviter le Défenseur des Enfants
du pays concerné à évaluer l’application et la mise en œuvre réelles de la CIDE.
Dans tous les pays signataires de la CIDE, chaque
Gouvernement, en tant que principal représentant de l’autorité publique, doit
maintenir ou désigner un Défenseur des Enfants, ce dernier étant le
porte-parole des droits de l’enfant, le médiateur entre les différents acteurs
et le garant de l’application de la CIDE
Les Pouvoirs Publics doivent encourager le réseau
international de service volontaire pour faciliter la promotion et
l’application des Droits de l’Enfant.
ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES
Les Associations et les Organisations Non-Gouvernementales
doivent donner plus de poids médiatique aux Droits de l’Enfant.
PARTICIPATION
POUVOIRS PUBLICS
Les pouvoirs publics doivent assurer aux enfants l’accès à
des projets participatifs leur permettant de vivre concrètement leurs droits,
dans tous les lieux qui les accueillent (notamment les écoles).
L’information adaptée aux enfants sur la CIDE doit faire
partie intégrante du programme tout au long de la vie scolaire.
Tous les acteurs éducatifs (enseignants, animateurs,
éducateurs) doivent bénéficier d’une formation initiale et continue sur la CIDE
et la participation.
Les associations et les organisations non-gouvernementales
favorisent les échanges entre enfants de différents pays européens et du reste
du monde. Les pouvoirs publics doivent faciliter ces échanges, notamment par
l’octroi de visas.
ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS NON-GOUVERNEMENTALES
Les Associations et les Organisations Non-Gouvernementales
doivent promouvoir la participation des enfants en médiatisant les expériences
positives.
Tous les acteurs éducatifs (enseignants, animateurs,
éducateurs) doivent bénéficier d’une formation initiale et continue sur la CIDE
et la participation.
Ecrit par Francas93, le Jeudi 5 Novembre 2009, 17:46 dans la rubrique "Droits de l'Enfant".